Evolution tactique du football de sa création a nos jours

Publié le par Hemion Nicolas

Evolution tactique du football de sa création à nos jours

 

Je vous retranscris ici un article de ce guide exhaustif, qu'est le Guide Français et International du Football. Cet article traite de l'évolution tactique dans le football de sa création à nos jours. J'ai trouvé ça très intéressant alors je vous le fais partager, illustration à l'appui.

Jusqu'en 1860, la tactique est étrangère au football. Sur le terrain, le gardien (qui porte en fait le nom de "11e homme"), est le seul à cultiver la différence. Tous ses partenaires évoluent, eux, selon un unique mot d'ordre : attaquer la balle afin de marquer le maximum de buts.
Laissant aller leur enthousiasme, on les retrouve attroupés autour du ballon, formant une gigantesque mêlée qui exclut tout principe d'organisation. (un peu comme nous quand on joue en "Débutants".)
C'est un football rigoureusement porté vers l'offensive. Car vous allez le voir par la suite, tous les schémas tactiques de base qui ont été introduits à partir de cette époque ont régulièrement mené à l'appauvrissement du jeu offensif.

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1863
Un premier pas en arrière est fait. Il se résume au retrait de deux attaquants afin de contrecarrer les offensives des avants les plus rapides.

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1872
Les effets bienfaiteurs de ce remaniement pourtant minime et l'introduction de la notion de hors-jeu incitent la poursuite du renforcement défensif.
30/11/1872 : Les Ecossais présentent une formation à deux défenseurs, sept avants et un joueur placé entre les deux lignes, en position de futur "demi-centre".

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1880
C'est, semble-t-il, Nottingham Forest qui est à l'origine d'un nouveau système qui s'inscrit dans un 2 (arrières), 3 (demis), 5 (avants) qui a nécessité le repli de deux autres attaquants désormais positionnés au milieu de terrain. Cela afin d'épauler le demi-centre dans l'entrejeu mais aussi pour permettre à ces milieux de reculer vers les ailes lorsque le jeu s'impose.
Cette combinaison, qui permet une organisation rationnelle des joueurs et qui lance aussi l'ère des ailiers, domine le football jusqu'en 1925 sans subir de profondes modifications.

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On assiste simplement après guerre à un glissement de deux des cinq avants dans une position intermédiaire. Ils seront appelés les "inters".

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1928
La règle du hors-jeu a été modifiée en 1925. Désormais, si deux défenseurs (et non plus trois) se trouvent entre l'attaquant et la ligne de but adverse, l'attaquant ne se trouve pas hors jeu.
De cet aménagement, crée pour favoriser l'offensive, s'impose vite au sein des défenses l'apport d'un élément nouveau. Le demi-centre qui recule d'une ligne : le fameux WM est né.

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WM parce que ce sont les lettres que l'on peut lire si on trace une première ligne passant par tous les défenseurs (W) et une seconde traversant toute l'attaque (M) (voir image).
Le jeu se compose de deux arrières latéraux, d'un défenseur central ("The Policeman"), de deux demis, de deux inters, de deux ailiers et d'un avant-centre.
En glissant en défense, le demi-centre a laissé vacant son poste de meneur de jeu pour un rôle plus ingrat. Au milieu, on trouve désormais un carré formé par les demis et les inters, appelé parfois "carré magique".
C'est à un Ecossais du nom de Johnny Hunter que l'on doit cette méthode, mais c'est Herbert Chapman qui sera le premier à la mettre en application avec son équipe d'Arsenal, à l'époque l'une des formations phares du Championnat Anglais.
Par la couverture du terrain qu'il propose et par la proximité des lignes entre elles, le WM offre de multiples combinaisons tactiques. La quasi-totalité des équipes l'adoptent.
Mais, elles ne tardent pas à lui apporter des modifications  personnelles (En Amérique du Sud, la "diagonale" en est un dérivé). En effet, on découvre vite qu'opposé à lui-même, le WM se neutralise. Deux équipes s'alignant sous ce même système imbriquent fatalement leur jeu.
Le M de l'attaque correspond au W de la défense. Sans le savoir, le WM est à la base de l'invention du marquage individuel.

Le WM n'est pourtant pas le seul schéma de jeu du moment. La majorité du football autrichien et suisse évolue selon la tactique dite du "verrou", mise au point par Karl Rappan, ancienne gloire autrichienne reconvertie comme entraîneur.
Elle repose en premier lieu sur la présence d'un quatrième joueur défensif, en retrait des trois autres et libéré de tout marquage. C'est lui qui verrouille la défense, la solidifie, en se plaçant comme un obstacle supplémentaire pour les attaquants.
Le rôle des arrières latéraux (qui peuvent se transformer en demi-aile)  permet de posséder une forte assise défensive et une bonne capacité à évoluer en contre-attaque.
Le "béton", que l'on retrouve dans la fin les années 40, n'en est qu'une variation davantage renforcée défensivement.

1952
Comme nous venons de le voir, par une pratique basique du WM, le football se lance lui-même dans l'impasse du marquage. Pour s'en défaire, des améliorations sont indispensables.
C'est de l'une des nombreuses moutures du WM que découle 4-2-4 utilisé dès 1952.
Un nouveau pas est franchi dans le renforcement des lignes arrières par la suppression des "inters". Pourtant, le 4-2-4 prône le caractère offensif du jeu par l'ajout d'un deuxième avant-centre.
C'est sous ce schéma que l'équipe de Hongrie fait chuter pour la première fois l'Angleterre à Wembley le 25 novembre 1953. C'est aussi en jouant de cette manière que le Brésil remporte la Coupe du Monde 58.
Le 4-2-4 est une amorce à la défense de ligne qu'on utilisera plus tard. Les 4 défenseurs jouent ici sur un même axe, pour faciliter la mise hors-jeu de leurs adversaires.

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1960
Le "catenaccio" (cadenas) lancé par Helenio Herrera et qui est annonciateur des succès du grand Inter Milan n'est pas sans rappeler le "verrou" de Rappan ni le "béton" post seconde guerre mondiale. Il reçoit d'ailleurs l'appellation de "verrou italien".
Son développement s'oriente vers un WM à la défense remaniée et renforcée. Cette dernière comprend 4 joueurs couvert par un 5e, placé en retrait pour "cadenasser" (d'où catenaccio) le secteur défensif.
L'ensemble de l'équipe pratique le marquage individuel, sauf le 5e défenseur rendu "libre" par son placement sur le terrain : le "libéro".
Par cette couverture du jeu, le catenaccio d'Herrera condamne à première vue le jeu offensif et tend à imposer sur lui un effet destructeur.
En même temps, il est vrai qu'il bouleverse les principes et permet par un jeu de contre-attaques à faire de défenseurs de redoutables attaquants comme par exemple Giacinto Facchetti.

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1970
Le 4-3-3 qui s'installe n'est qu'une version repliée du précédent 4-2-4. Le 2e avant-centre rejoint le milieu de terrain, là où se dispute la majorité des ballons.
En marge de cette variation, on découvre par le biais de la domination de l'Ajax Amsterdam sur le plan européen, un nouveau type de tactique, appelé "Football Total" et magistralement orchestré par Rinus Michel puis Stefan Kovacs. C'est un football où toute l'équipe se déplace en une seule vague, portée soit vers l'attaque, soit vers la défense. Outre des capacités physiques évidentes, il requiert une polyvalence des joueurs et une cohésion qui rendront très difficile son développement.

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1980
C'est l'ère du 4-4-2, des grands numéros 10, ordonnateurs du jeu, nourris des ballons récupérés par les demis défensifs. C'est aussi le temps révolu des joueurs de débordement. Le premier ailier est redescendu au milieu. Quant au second, il s'est recentré.
Le 4-4-2 met aux prises deux attaquants contre quatre défenseurs. Ce qui oblige souvent les avants à jouer comme des remiseurs en faveur de leurs milieux qui, de plus en plus, occupent un rôle de finisseur.

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Années 2000
Bon nombre d'entraîneurs adoptent aujourd'hui un système en 5-3-2 ou en 3-5-2 (selon que les latéraux évoluent derrière ou au milieu). Ils bénéficient ainsi d'une organisation modulable particulièrement appréciable.
L'accélération du rythme des rencontres de haut niveau fait que les systèmes ne sont plus aussi figés que par le passé. Une équipe doit pouvoir à tout moment, en fonction des évènements, revoir son schéma d'organisation. Le 3-5-2 permet cette transformation
rapide.

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Lorsque l'équipe est en possession du ballon, les latéraux peuvent, après avoir quittés leurs bases arrières pour le milieu de terrain, venir animer le jeu dans les couloirs. L'occasion leur est alors donnée de s'engouffrer sur les ailes, de venir créer le surnombre, et ainsi de prêter main-forte aux attaquants en leur adressant des centres ou en provoquant des redoublements de passes. Lorsque l'équipe perd le ballon, les latéraux regagnent leur place initiale, défensive.
Dans certains styles d'organisation, le déplacement ne se limite pas aux joueurs de couloirs. C'est le bloc entier qui se déplace d'avant en arrière. Cette pratique nécessite une parfaite cohésion mais offre de multiples intérêts. Repartant à l'attaque depuis sa moitié de terrain, l'équipe y gagne en profondeur de jeu et le porteur du ballon en soutien.
Certaines formations apprécient de porter haut le jeu dans le camp adverse pour faciliter les percées de leur latéraux, lesquels sont basés à la médiane et n'ont pas de trop longes courses à effectuer pour camper chez l'adversaire.
D'autres équipes misent leur organisation sur de longs dégagements depuis l'arrière à destination d'un attaquant, qui joue alors, en pivot, un rôle de remiseur pour ses partenaires.

Le 4-4-2 reste malgré tout le système le plus répandu, avec souvent deux milieux offensifs excentrés soutenus par deux milieux défensifs.

D'autres schémas trouvent aussi leur place, comme le 4-3-1-2 à trois milieux récupérateurs et un milieu offensif, le 4-2-3-1, ou encore le 4-1-3-2 avec un joueur placé entre la défense et le milieu.

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Le "" (cadenas) lancé par Helenio Herrera et qui est annonciateur des succès du grand Inter Milan n'est pas sans rappeler le "" de Rappan ni le "" post seconde guerre mondiale. Il reçoit d'ailleurs l'appellation de "verrou italien".Son développement s'oriente vers un WM à la défense remaniée et renforcée. .L'ensemble de l'équipe pratique le marquage individuel, sauf le 5e défenseur rendu "libre" par son placement sur le terrain : .Par cette couverture du jeu, le catenaccio d'Herrera condamne à première vue le jeu offensif et tend à imposer sur lui un effet destructeur.En même temps, il est vrai qu'il bouleverse les principes et permet par un jeu de contre-attaques à faire de défenseurs de redoutables attaquants comme par exemple Giacinto Facchetti. qui s'installe n'est qu'une version repliée du précédent 4-2-4. Le 2e avant-centre rejoint le milieu de terrain, là où se dispute la majorité des ballons.En marge de cette variation, on découvre par le biais de la domination de l'Ajax Amsterdam sur le plan européen, un nouveau type de tactique, appelé "" et magistralement orchestré par Rinus Michel puis Stefan Kovacs. C'est un football où toute l'équipe se déplace en une seule vague, portée soit vers l'attaque, soit vers la défense. Outre des capacités physiques évidentes, il requiert une polyvalence des joueurs et une cohésion qui rendront très difficile son développement., des grands numéros 10, ordonnateurs du jeu, nourris des ballons récupérés par les demis défensifs. C'est aussi le temps révolu des joueurs de débordement. Le premier ailier est redescendu au milieu. Quant au second, il s'est recentré.Le 4-4-2 met aux prises deux attaquants contre quatre défenseurs. Ce qui oblige souvent les avants à jouer comme des remiseurs en faveur de leurs milieux qui, de plus en plus, occupent un rôle de finisseur.Bon nombre d'entraîneurs adoptent aujourd'hui (selon que les latéraux évoluent derrière ou au milieu). Ils bénéficient ainsi d'une organisation modulable particulièrement appréciable. L'accélération du rythme des rencontres de haut niveau fait que les systèmes ne sont plus aussi figés que par le passé. . Le 3-5-2 permet cette transformation rapide. Lorsque l'équipe est en possession du ballon, les latéraux peuvent, après avoir quittés leurs bases arrières pour le milieu de terrain, venir animer le jeu dans les couloirs. L'occasion leur est alors donnée de s'engouffrer sur les ailes, de venir créer le surnombre, et ainsi de prêter main-forte aux attaquants en leur adressant des centres ou en provoquant des redoublements de passes. Lorsque l'équipe perd le ballon, les latéraux regagnent leur place initiale, défensive. Dans certains styles d'organisation, le déplacement ne se limite pas aux joueurs de couloirs. C'est le bloc entier qui se déplace d'avant en arrière. Cette pratique nécessite une parfaite cohésion mais offre de multiples intérêts. Repartant à l'attaque depuis sa moitié de terrain, l'équipe y gagne en profondeur de jeu et le porteur du ballon en soutien. Certaines formations apprécient de porter haut le jeu dans le camp adverse pour faciliter les percées de leur latéraux, lesquels sont basés à la médiane et n'ont pas de trop longes courses à effectuer pour camper chez l'adversaire. D'autres équipes misent leur organisation sur de longs dégagements depuis l'arrière à destination d'un attaquant, qui joue alors, en pivot, un rôle de remiseur pour ses partenaires., avec souvent deux milieux offensifs excentrés soutenus par deux milieux défensifs.D'autres schémas trouvent aussi leur place, comme à trois milieux récupérateurs et un milieu offensif, , ou encore le avec un joueur placé entre la défense et le milieu.

Publié dans sportco2

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T
pas mal ce blog, il reprend bien l'important du football.<br /> bonne continuation.
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